Raphaël + Cally Bornéo (3)

Cally Bornéo a écrit:

Raphaël avait accepté l'invitation surprise de Cally [[du moins je l'espère U_u']], et c'est donc tout naturellement que la nouvelle maman l'avait guidé pour l'emmener là où elle le souhaitait... Etant née à Setia et ayant visité chaque contrée de leur belle Woltar, elle aimait le voir s'en remettre totalement à ses mains pour lui faire de menues surprises lors d'excursions-découvertes!

Aujourd'hui, elle lui avait réservé une sortie, somme toute des plus banales pour un Sétien de souche, mais qui elle espérait, le ravirait puisqu'ils se retrouveraient une fois de plus, en pleine nature. Raphaël lui avait glissé entre deux phrases, être en manque de tout ce qui faisait le charme de leur belle Vésén et, de par cette sortie, la femelle au pelage clair espérait réussir à contenter son besoin d'oxygène.

Après pas mal de temps de marche dans les sous-bois, petit Malone toujours coincé sur sa hanche et un panier en main sur les sentiers déserts qui bordaient la ville, ils arrivèrent au pied d'un petit lac qui paraissait bien calme, en ce début d'après-midi.

Visiblement, Cally ne s'arrêtait pas là et c'est presque naturellement qu'elle se dirigea vers une barque amarrée sur le bord, pour y déposer son panier à pique-nique avant d'y grimper, en tendant sa main au nouveau citadin, un sourire étirant le coin de ses lèvres. Une fois à bord, elle avait tendu un petit brassard orange à son compagnon d'aventure et s'était chargée de gonfler le second, pour mettre son fils en sécurité en cas de chute dans l'eau. Puis, une fois prête, elle avait attrapé une rame en lui adressant un clin d'oeil amusé.

J'espère que tu sais nager, Raph' !! Ici, l'eau est toujours bonne et en plus, nous pourrons laisser Malone barboter dans les endroits peu profonds, parce qu'il adore patauger dans l'eau depuis notre retour de Tropico, tu sais?

Comme le voulait la coutume entre les deux Woltariens, Raphaël suivait docilement Cally qui, juchée du petit Woltarion au pelage rose clair, ouvrait la marche. Tantôt dans ses bras, tantôt dans une jolie poussette, ils marchaient d'un pas tranquille, s'éloignant peu à peu de l'agglomération surpeuplée. Ils avaient tout d'abord pris un petit bus qui les avait éloignés du centre-ville puis avaient continué, leurs simples pattes pour moyen de transport.

Raphaël avait vu se dessiner, avec une exclamation de surprise, de belles montagnes. Très différentes des hauteurs véséennes, elles étaient verdoyantes et ne s'effritaient pas : elles paraissaient moins hautes mais la terre y était plus concentrée et moins friable. Quand ils atteignirent le lac, Raph' sourit à Cally d'un air extatique. La jeune femme avait bien entendu son envie de nature et lui offrait la vision d'un beau lac bleu au pied de montagnes blanches. La vue était à couper le souffle.

Une barque clapotait doucement au ras de l'eau. La jeune femme à ses côtés s'y dirigea sans hésiter et s'y installa, déposant d'abord les provisions, puis son fils, avant d'y monter elle-même. Raph' prit la patte qu'elle lui tendait avec reconnaissance et s'aventura sur la barque d'un air prudent, attentif à ne pas tomber par-dessus bord (ce qui ne manquerait pas d'amuser follement sa compagne, il le savait, mais l'air était peut-être encore trop frais pour qu'il se risque à une baignade matinale...).

Raphaël imita la jeune femme en gonflant le premier brassard orange et sourit, attendri, en voyant Cally sécuriser le petit Malone.

Ouf, je croyais que tu tendais ce brassard pour moi ! s'exclama-t-il en riant. Ça ne m'étonne pas, vu le temps qu'on a passé au bord de la plage ! L'eau me paraît quand même ici moins bonne... On va peut-être pique-niquer et attendre que l'air se réchauffe, non ? Il la regarda en souriant. C'est une excellente idée en tout cas que tu as eue, ce lac est magnifique.

Cally Bornéo a écrit:

Le petit lac était situé dans un bosquet de saules et de vieux aulnes torturés. Des ajoncs poussaient sur les rives fangeuses et de petites grenouilles vertes dardaient leurs yeux ronds dans leurs cachettes le long de la rive. Ce n'était pas un endroit pour nager et Cally savait qu'il serait imprudent de le faire dans cette eau peu familière. Voilà pourquoi elle avait opté pour ce côté du lac, où les attendaient plusieurs barques laissées en prêt pour les touristes, sur le pourtour du site.

A voir le visage radieux du mâle au pelage bleu en découvrant leur destination, Cally avait esquissé un sourire ravi, sachant très bien à quel point le côté sauvage de Vésén devait lui manquer. A la remarque amusée de Raphaël glissant le petit brassard orange au bras de son fils, Cally avait laissé échapper son rire joyeux avant de sortir une petite bouée dégonflée de son sac et de la lui tendre, hilare :

J'ai tout prévu pour toi aussi tu sais? J'aimerai pas devoir sauter à l'eau tout de suite pour te sauver, d'autant plus qu'ici, la vase du fond risque fort de venir se glisser entre nos orteils et pour la peine, c'est toi qui devra te dévouer pour venir me délivrer pendant que je serai occupée à crier!

Une fois tout le monde bien installé dans la petite barque en bois, la jeune alchimiste avait alors confié le petit garçon turbulent aux bras de Raphaël tandis qu'elle attrapait les rames. Le Véséen avait alors suggéré de le laisser faire mais Cally avait ri en lui rappelant qu'elle avait une force herculéenne et qu'elle les emmènerait à bon port, très bientôt.

La traversée avait été joyeuse et entrecoupée de rires. Ils avaient pu profiter de la beauté sauvage du lieu, observant ici ou là, les poissons bien trop curieux. Seul le clapotis des rames venait troubler le silence ambiant. Après une petite heure de balade autour des petits îlots en pierre qui parsemaient le bord du lac, ils avaient fini par s'amarrer sur une petite île encore déserte à cette saison et s'y étaient installés, non loin des arbres pour déjeuner. Malone lui, se roulait dans le sable, attrapant tout ce qu'il trouvait sur la plage pour venir leur montrer ses nouveaux trésors. Cally avait sorti une petite couverture et servi leur déjeuner sur des assiettes. Des salades bigarrées et des sandwiches avaient été préparés par la jeune mère, tout comme la bouillie de légumes du petit. Juste à côté du panier en osier, se trouvait encore tout un lot de figues tout juste arrivées de Vésén et encore enroulées dans leur torchon humide.

J'espère que tu as faim parce que je n'ai pas l'intention de rapporter tout ça à la maison. Ensuite, nous pourrons profiter de flâner un peu ou de nous baigner, parce que d'ici une petite heure, la température de l'eau sera agréable, tu verras.

Le rire de Raphaël répondit à celui de Cally.

Je me doutais que j'allais avoir droit à un brassard moi aussi ! dit-il en riant légèrement. Il imagina brièvement une Cally enlisée dans la vase et un Malone en danger... et repoussa aussitôt cette idée. Quoi qu'elle en dise, Cally était une excellente nageuse, et ce n'était pas un peu de vase qui la retiendrait d'aller chercher son enfant.

Malone dans le périmètre sécurisant de ses bras, Raphaël admira encore une fois la force de la jeune femme. Sous ses bras fins se dessinaient des muscles puissants, cultivés sous le soleil de Vésén. Si elle avait voulu, il se serait occupé de guider la barque, mais il n'avait aucune honte à se laisser diriger par une femme. Sur de nombreux points, Cally était une woltarienne bien plus expérimentée que lui...

Tandis que la petite barque glissait sur l'eau et que petit Malone gazouillait, laissant de temps en temps échapper un vague mot reconnaissable ("nouille" laissait échapper le petit woltarion avec un babillage ravi à chaque coassement), Raphaël admirait le paysage, puisant dans la végétation, dans l'eau et la caresse du soleil une force et une énergie qui lui manquaient singulièrement dans la capitale.

Au fur et à mesure de la traversée, la végétation s'adoucissait, devenait moins sauvage, jusqu'à ce qu'ils débarquent sur un îlot surplombé d'un petit bout de forêt. Les deux adultes débarquèrent leurs affaires sur la plage - Malone poussant des cris de joie - et Cally installa leur déjeuner en deux temps trois mouvements. À la vue des figues familières, le regard de Raphaël pétilla.

Waouh, on peut trouver des figues au marché ? C'est génial ! Il regarda la jeune femme avec reconnaissance. Merci beaucoup. Ta surprise est vraiment géniale. Tu sais toujours comment me faire plaisir. Il lui fit un clin d'oeil. Ne t'en fais pas, je ne vais pas en laisser une miette !

Cally Bornéo a écrit:

Tout en mangeant tranquillement son sandwich entre deux papotages pleins de légèreté et de sourires amusés, Cally sentit un courant d'air frais sur ses épaules. Un rayon de soleil indiscret entrait entre le feuillage, nimbant leur déjeuner d'une lumière dorée. Autour d'eux, les oiseaux gazouillaient dans les arbres et annonçaient une radieuse journée.

De sa main libre, elle tendait des morceaux de fruits à Malone qui trépignait d'envie de goûter à tout ce qui était à portée de ses doigts potelés. Les figues mûres et sucrées étaient pour lui une savoureuse découverte, comme le prouvaient ses joues de petit glouton sous le regard amusé des deux adultes, assis juste à côté. Cally riait joyeusement, se demandant s'il en resterait assez pour son ami Véséen qui semblait ravi de pouvoir retrouver les saveurs de leur beau désert.

On trouve parfois des figues au marché mais elles sont rares. Moi j'suis un peu comme les zoitates de chez nous, j'préfère mille fois les voler quand elles sont encore dans les branches ! Si ce p'tit rien suffit à te faire plaisir et à te rappeler ta maison alors ça me suffit aussi. Elle soutint son regard et se dit qu'elle était ravie de le voir loin de la cité et de ses bruits incessants.

Aujourd'hui ils pourraient profiter de belles balades sur la plage ou simplement d'une baignade lorsque le soleil serait un peu plus haut dans le ciel. Le petit garçon était venu retrouver les bras câlins de sa maman et s'y était blotti, à la recherche d'un peu de douceur alors qu'il s'endormait peu à peu, en suçant son pouce. La jeune femelle au pelage clair regardait son invité, maintenant occupé à retirer la peau des fruits mûrs pour en savourer leur délicat parfum reconnaissable entre tous. Rien n'était plus doux que de se rappeler de ses origines lorsqu'on était à l'autre bout de ses terres.

S'il t'en reste un petit bout, j'veux bien y goûter moi aussi !

Avait-elle dit en lui faisant un clin d'oeil plein de malice, tandis que sa main libre distribuait des caresses sur le petit bidon tendu sous sa paume blanche. Plus tard, elle irait le coucher dans son couffin pour profiter de la plage avec son invité. Fatigué comme il était, ils auraient un peu de temps pour discuter tranquillement et parler des futurs projets de Raphaël, qu'elle avait laissé étudier depuis leur arrivée dans la capitale Woltarienne.

Tandis qu'ils déjeunaient, le soleil se levait sur le lac et s'affirmait dans le ciel, nimbant les trois Woltariens de ses rayons mordorés. Malone s'agitait dans les bras de sa mère, qui lui tendait patiemment des petits morceaux des mets réservés aux adultes. Comme Raphaël, le petit woltarion croqua avec appétit dans les morceaux de figue, du jus lui dégoulinant sur le pelage. La journée était vraiment douce, songea Raphaël en regardant Cally essuyer le museau de son enfant. La conscience de partir bientôt, de se séparer, rendait le moment encore plus précieux. Il sourit à sa compagne, ne voulant pas jeter un voile de mélancolie sur leur déjeuner.

Les yeux améthyste plantés dans les prunelles bleues, elle lui racontait avec légèreté ses trouvailles au marché, tandis que Malone s'endormait dans ses bras. Dans un geste familier, Raphaël retirait la peau des figues ; bien que comestible, il n'en appréciait pas la texture. Lorsque les fruits furent préparés, Cally lança joyeusement :

S'il t'en reste un petit bout, j'veux bien y goûter moi aussi !

Raphaël lui retourna son clin d'oeil. Elle ne pensait tout de même pas qu'il allait tout manger, sans lui en laisser un bout, alors que c'était elle qui avait amené les fruits juteux ? Il lui préparait quelques morceaux choisis dans une des larges feuilles qui accompagnaient la corbeille de fruits quand il se fit la remarque que les pattes de la jeune femme étaient occupées avec son enfant. Sans y réfléchir à deux fois, il avait délicatement saisi entre deux griffes l'un des morceaux sucrés et lui tendait, en direction de son museau. Ce n'est qu'après quelques secondes qu'il se rendit compte de l'intimité que supposait son geste et il rosit légèrement, n'osant plus retirer sa patte.

Cally Bornéo a écrit:

D'un regard amusé, Cally avait regardé son compagnon préparer les fruits alors que, se tortillant sous le petit corps endormi de son fils, elle avait déjà débarrassé la couverture d'aliments inutiles en les remettant dans leurs boîtes colorées. Occupée à cajoler le petit ventre rond sous son t-shirt, elle l'avait taquiné d'un clin d'oeil amusé, alors que les premiers fruits avaient été débarrassés de leurs peaux violettes. Taquine et soudain gênée, elle avait timidement souri en voyant sa main se tendre devant elle...

En un instant, Cally avait cessé de rire et le dévisageait. Il y avait en lui une hésitation et un trouble qu'elle avait perçu dès que leurs regards s'étaient accrochés. Hésitante sur la signification de son geste, elle venait tout juste de se rendre compte du malaise qu'elle avait instauré entre eux, avec sa demande anodine. Voyant soudain le visage de Raphaël s'empourprer, elle avait failli poliment refuser sa délicate attention. Puis, prenant son courage à deux mains, la jeune mère s'était penchée vers lui, les joues piquées de rose pour attraper le morceau tendu du bout des lèvres. Gourmande, elle avait ri en mâchant la figue pelée puis avait tiré soudain la langue pour s'emparer d'un peu de jus qui gouttait sur sa lèvre.

Mmh... , gémit-elle doucement, les yeux mi-clos dans une expression d'extase. Quel délice ...

En une seconde, elle avait retrouvé sa ville, son odeur et toutes ces choses qui faisaient d'elle son paradis. Profiter de chaque moment était devenu sa priorité, sachant que tôt ou tard, Raphaël repartirait pour d'autres horizons. Elle ne le suivrait pas cette fois-ci afin de le laisser profiter de sa nouvelle liberté sans devoir regarder à elle et son petit un peu trop encombrant et même si ça lui en coûtait, Cally ne voulait pas le montrer. Après cet intermède plutôt embarrassant et tous les fruits mangés, la femelle au pelage clair s'était décidée à déposer Malone dans son couffin et s'était levée pour ce faire, avant de ranger les dernières traces de leur pique-nique, aidée d'un Raphaël, tout aussi emprunté qu'elle. Curieuse et inquiète, elle osa timidement demander, l'air de rien :

Et après ta Maîtrise en Sciences, t'as déjà d'autres projets pour plus tard, à part tes voyages ?

Un peu gêné mais ravi, Raphaël observa la jeune femme déguster la figue, fasciné. Chacun des moments, même les plus anodins, était un plaisir quand il était passé avec Cally et son petit, mais celui-ci revêtait une saveur différente, plus intime... Raphaël en découvrait le goût et l'appréciait à sa juste mesure. Dissipant le malaise, il rit légèrement en observant la gourmandise de la jeune mère. L'espace d'une seconde, elle semblait transportée dans un monde bien plus chaud - le leur, le monde du désert. Ils finirent de manger les fruits ensemble, Raphaël divisant les morceaux et les lui tendant plus classiquement sur une petite assiette en carton.

Malone, s'étirant dans son sommeil, avait été tendrement déposé dans son couffin, tandis que les adultes rangeaient les vestiges du déjeuner. Tout en s'agitant, ils discutaient à voix basse pour ne pas réveiller le Woltarion. Raphaël se figea l'espace d'une seconde, le temps de réfléchir.

D'autres projets... murmura-t-il. Je ne sais pas vraiment. Devenir pilote était déjà un accomplissement, et obtenir ma maîtrise en était un autre. Il y a beaucoup de choses que je pourrais apprendre, il y a tellement de licences à obtenir... Mais je ne sais pas si j'ai un véritable "but" à atteindre. Il rougit violemment. Parmi ma liste de choses à faire... ou plutôt de choses qui me rendraient heureux... j'aimerais fonder une famille. Mais ce n'est pas quelque chose qui peut s'obtenir de manière planifiée, comme un diplôme. Ce n'était pas évident de parler de ce genre de désir à la jeune femme... surtout après les aveux qu'ils s'étaient fait à Tropico. Je pense que tu me comprends, reprit-il légèrement. C'est bien pour ça que tu as eu Malone. Il y a des gens qui ont cet instinct... je sais que pour Élias, avoir ou ne pas avoir d'enfant, ce sera pareil. Et puis il y a les gens comme toi et moi, pour qui les enfants, la famille... c'est un lien irremplaçable. Il se tut, lui décochant une oeillade timide.

Cally Bornéo a écrit:

Cally écoutait ses explications, les traits lissés avec son fameux petit sourire aux coins des lèvres. Pourtant le trouble intérieur, l'inquiétude secrète qui l'agitait ne pouvaient se dissiper. Raphaël partirait bientôt et leurs routes se sépareraient là, jusqu'à leur prochaine rencontre, ici ou là... Que ce fût pour cacher à la vue du mâle bleu l'expression qui se lisait sur son visage ou pour tout autre motif confus, la jeune mère s'était retournée, tendant l'oreille et jetant un coup d'oeil sur le petit couffin où dormait Malone, dont on entendait la respiration égale. Ses pommettes roses étaient un aveu de sa soudaine gêne, devant les paroles explicites de son compagnon qu'elle comprenait sans doute mieux que personne.

Evidemment que je comprends tes choix et tes envies. Bientôt, toi aussi tu connaitras le plaisir d'avoir une famille à toi, avec l'arrivée de ton neveu. Ce sera le début d'une belle histoire, tu verras ! Elle lui avait décoché un regard attendri, en l'imaginant dans ce rôle de papa qui lui correspondait parfaitement. Puis, à ses dernières paroles et au regard complice qu'il lui avait adressé, Cally avait répondu en pouffant joyeusement :

Je crois que je connais les woltariens avec les égos les plus démesurés de tout Woltar. Ils disent tous pareil. Avoir une famille, c'est une perte de temps puisque dans la vie, la seule vraie famille qu'on se choisit, ce sont nos amis... Je crois qu'à ces gens-là, il n'y a rien à expliquer parce qu'ils ne pourraient pas comprendre. Nous on a besoin d'autre chose que les amis ne peuvent pas nous offrir. Certains prennent tout ce qui passe à proximité pour s'en nourrir. Moi, j'avais tellement à donner que l'amitié ne suffisait plus. L'arrivée de mon fils a été le plus beau cadeau de Pala et pour tout ce trop plein d'amour que j'ai dans le coeur, il en est devenu le réceptacle... C'est idiot mais c'était nécessaire pour moi de pouvoir le partager avec quelqu'un...

Lui faire de tels aveux ne la dérangeait pas, elle savait qu'il était capable de la comprendre à son tour. Chacun avait des besoins ou des envies différentes mais ils se rejoignaient au moins sur ça, le besoin de donner bien plus encore que d'autres, autour d'eux. Après un dernier regard au petit woltarion toujours endormi, elle s'était redressée sur ses pattes, essuyant du plat de la main les petites brindilles accrochées à son short. Puis tendant la main à son compagnon bleu, elle l'avait entrainé avec elle. Ils partirent non loin, marchant côte à côte pour soulager leurs pattes endolories d'avoir été longtemps croisées sur la mousse fraîche.

Dès que Malone se réveille, on file se baigner... L'eau doit être bonne, maintenant !

Lorsque Cally mentionna son neveu, la joie éclaira le visage de Raphaël. C'est vrai qu'il était là, le petit Léo, si proche, et qu'il le rejoindrait bientôt... Bientôt ils vivraient ensemble, plus proches qu'un oncle et son neveu, et il pourrait s'occuper d'un enfant, accorder cette chance qu'il n'avait pas eu, lui-même, dans l'un des nombreux oeuflinats de Setia. Léo, le sang de son sang...

Le rire de la jeune femme le ramena à des pensées plus légères. C'était peut-être effectivement une relation avec l'ego ! Le jeune homme adorait son frère adoptif, mais il avait bien conscience qu'Élias nourrissait une haute estime de lui-même ; pour preuve, Raphaël n'avait eu de cesse depuis son passage à l'âge adulte de rechercher sa famille biologique, tandis qu'Élias ne s'était renseigné que du bout des lèvres à propos de ses frères et soeurs ou de ses parents. Le jeune homme au pelage doré tenait ses parents pour responsables de son abandon, tandis que Raphaël se mettait plus volontiers en cause : était-ce à cause de lui que ses parents l'avaient abandonné ? Il lui avait fallu du temps pour parvenir à répondre convenablement à cette question.

Il opina vivement du chef en écoutant le discours de Cally : ses paroles reflétaient si bien son propre sentiment ! L'envie, la nécessité de donner... Ils échangèrent un regard où la complicité se mêlait à la compréhension, puis s'éloignèrent légèrement du petit pour marcher un peu.

Avec plaisir, approuva Raphaël. Le soleil tape fort maintenant, ce sera un soulagement de pouvoir se baigner. Ils marchaient de long en large, ne s'éloignant pas trop du nourrisson qui s'agitait dans son sommeil.

A voir le sourire de Raphaël, l'arrivée prochaine de son neveu le réjouissait beaucoup et tout comme elle avec Malone, il venait sûrement de trouver un sens à sa vie. Elle eut une pensée pour son fils qui grandissait bien trop vite et qui bientôt, serait en âge de commencer l'école. L'espace d'une seconde, son coeur se pinça en imaginant le vide qu'elle ressentirait à ce moment-là.

Restant non loin du couffin resté à l'ombre des branchages, Cally et Raphaël en avaient profité pour se balader au bord du lac, plat et calme ; tout prêt à les accueillir. L'oreille tendue de la jeune mère guettait le moindre babil qui viendrait bientôt. L'enfant, bien trop excité à la vue du paysage ne semblait pas vouloir profiter de sa sieste plus longtemps. Aussi, lorsque le mâle bleu acquiesça à sa proposition de baignade, elle lui avait rendu son sourire, ravie elle aussi.

Je n'ai pas pensé à te dire de prendre un maillot de bain, du coup ; à part la bouée de Malone, j'ai rien de mieux à te proposer ! Lui avait-elle dit, fière du sourire taquin qui étirait ses lèvres.

Remarquant les petites pattes gigoteuses non loin d'eux, Cally était allé chercher son fils et l'avait libéré de son petit lit. Apercevant les manchons orangés, il avait poussé un petit cri enthousiaste puis avait pris la fuite en direction de Raphaël, prêt à se jeter à l'eau. La jeune mère était accourue avec les bouées puis, après avoir emprisonné le petit garçon entre ses cuisses fermes, elle l'avait préparé à la baignade. Une fois ses vêtements retirés, Cally avait lâché sa menotte impatiente tout en riant de le voir s'agiter dans l'eau, comme une mignonne petite poirdine. Un sourire tendre au coin des lèvres, elle était ensuite revenue auprès de son compagnon, resté au bord de l'eau. Joueuse, Cally ne put s'empêcher de le pousser par surprise, riant toujours alors qu'il tombait à la renverse dans l'eau fraîche.

Elle le regardait, de son petit sourire en coin, toute fière et prête à lui proposer les bouées du petit Malone si jamais il lui en faisait la demande, mais Raphaël se contenta de rire.

Je vais me baigner en caleçon, ce n'est pas comme si c'était la première fois ! ajouta-t-il en riant, se remémorant un épisode aux sources chaudes, une course effrénée... et finalement la première fois qu'il avait vraiment découvert Cally.

Le petit Woltarion finissant sa sieste et s'étirant, la jeune maman le prépara pour le bain. Petit Malone faillit s'échapper en courant vers Raphaël mais le jeune homme n'eut même pas à l'intercepter : Cally le maintenait fermement enserré et lui passait les bouées, à son corps défendant.

Tout en regardant le spectacle, Raphaël se déshabillait lentement, enlevant d'abord son t-shirt. Il ne perdait pas une miette de la scène entre la mère et son fils, tout en goûtant l'eau d'une griffe : elle était quand même encore un peu fraîche ! Sans s'embarrasser de ces préoccupations thermiques, le petit s'était jeté à l'eau et barbotait joyeusement.

Cally, manifestement heureuse, s'approcha de lui, concentrée sur son petit bout de woltarion. Au dernier moment elle tourna la tête, et appliquant une ferme poussée de la patte sur le torse du jeune homme, elle le poussa à l'eau ! Il tomba avec un grand "splash" et remonta, suffoqué, à la surface.

Oh toi, tu vas me le payer ! menaça Raphaël avec un grand sourire féroce. L'eau n'était pas si froide une fois dedans, mais il s'éloigna en quelques brasses avant de revenir, espérant se réchauffer un peu, et nageant près du bord, guettant une occasion de pouvoir flanquer la Woltarienne à l'eau à son tour. En attendant que l'occasion se présente, il retira maladroitement son pantalon sous l'eau et l'étendit sur la berge.

Cally Bornéo a écrit:

Sur la petite plage, Cally n'en finissait plus de rire, se tenant prête à déguerpir au moindre mouvement suspect de Raphaël encore tout dégoulinant d'eau fraîche. Elle non plus n'avait pas pensé à prendre de maillot de bain et plutôt que se voir obligée d'abandonner le peu de vêtements couvrant son pelage clair, elle avait préféré opter pour une distance de sécurité. Le ton vengeur de Raphaël ne laissait rien présager de bon.

Néanmoins bonne joueuse, elle avait enroulé son short sur ses cuisses et était entrée dans l'eau un peu plus loin, espérant ainsi rejoindre les petits bras tendus de Malone. Rieuse et telle une krabisse, elle progressait doucement vers sa cible, en sursautant au moindre clapotis sur l'eau. Taquine, elle gloussait doucement en regardant Raphaël étendre son pantalon trempé sur le rivage.

Allez quoi, fais pas la tête, c'est toi qui disait que tu mourrais d'envie d'aller te baigner !

Du bout des doigts, elle avait attrapé le gonfleur d'un manchon et tirait doucement dessus jusqu'à rapprocher le petit garçon barboteur et joyeux. La jeune mère s'était enfoncée profondément dans l'eau qui recouvrait à présent ses hanches, oubliant pour un instant le regard calculateur posé sur elle alors qu'elle tractant le petit corps flottant sur l'eau claire, en imitant des bruits de bateaux.

La température extérieure était idéale et réchauffait les épaules dénudées qui dépassaient de l'eau. Se rappelant Vésén, Cally était ravie de profiter d'une telle aubaine tout en se jurant, qu'elle y reviendrait bientôt. Ces simples petites choses avaient le don de la réconcilier avec la vie, et même s'il ne s'agissait que d'une petite sortie aquatique entre amis, elle trouverait aussi sa place au milieu des souvenirs heureux rapportés de Setia.

Il entendait le rire de la jeune femme carillonner sans jamais s'éteindre, et faisait mine de se renfrogner davantage, tournant autour de la rive tel un dangereux crocodile. Cally était néanmoins entrée dans l'eau, se servant un peu de son petit comme bouclier humain ! et Raphaël n'avait pas osé l'asperger ou la noyer à côté de son petit qui nageotait à la surface et qu'une simple oscillation pouvait renverser. Il sourit, d'un air carnassier.

Fais la maligne ! Je serai là... quand tu t'y attendras le moins... ajouta-t-il malicieusement. Vous ne perdez rien pour attendre, mademoiselle Bornéo.

Mais malgré les provocations de la jeune femme, force était de reconnaître que le temps était idéal, chaud, clair et sec, un temps qui annonçait l'arrivée prochaine de l'été, et Raphaël s'en réjouissait. En quelques brasses puissantes il se glissa sous l'eau et s'éloigna un peu de la rive et du duo mère-fils, sa baignade sous-marine lui rappelant les eaux chaudes de Tropico et leurs baignades démesurément longues. Le temps était comme étiré là-bas... Les eaux de Setia étaient bien différentes. Elles n'étaient pas aussi claires et ne regorgeaient pas de poissons multicolores, mais nager dans de l'eau douce était un véritable havre. Il revint, d'une nage sinueuse entre les galets, et attrapa une cheville blanche qui se retira promptement avant de revenir à la surface, riant et crachotant.

Raphaël sourit, d'un air faussement contrit.

Eh oui, il me serait fort désagréable de te noyer devant Malone... Le petit aurait très peur pour sa maman, et comme tu le dis, je suis un garçon gentil, dit-il avec un sourire carnassier. Il avait ensuite plongé, mais la riposte ne s'était pas faite attendre, et Cally s'écrasait sur lui. Surpris par l'attaque - il ne pensait pas qu'elle s'éloignerait tant soit peu de Malone - il perdit l'équilibre et se laissa impuissant entraîner vers le fond. Il est vrai que dans l'eau, la jeune femme le dominait complètement. Le pelage mouillé des Woltariens les alourdissait considérablement, et s'il existait un tas de rivières et de sources à Vésén, c'est véritablement à Tropico que la jeune femme avait appris à dompter l'élément aquatique. Expérience que Raphaël ne pouvait pas encore revendiquer.

Il réagit lorsqu'elle lui tira une moustache, mais vive comme une poirdine, elle se dérobait déjà et remontait à la surface, tandis que Malone jouait sans danger dans l'eau peu profonde. Il la poursuivit tant bien que mal, mais essoufflés et trempés, ils n'allèrent pas bien loin, et la jeune femme le toisa, toute fière d'elle et de sa force. Il hocha la tête à ses paroles - c'est vrai qu'il ne faisait pas le poids. Il lui tendit une patte et inclina légèrement sa tête, ses yeux bleus brillants de contrition.

On fait la paix ? proposa-t-il d'une voix câline.

Cally Bornéo a écrit:

Tous deux maintenant trempé jusqu'aux os, Cally ne se retenait même plus de se moquer gentiment. C'est vrai qu'avec son expérience de l'eau, que ce soit lors de plongées à Tropico ou simplement en étant capitaine de son propre chalutier, la femelle n'avait rien à craindre de lui et se chargea de le lui rappeler en souriant espièglement. Une fois remis de ses émotions, elle avait volontiers attrapé la main tendue par son ami au pelage bleu et lui avait souri, en signe de réconciliation.

L'eau était bonne et bien plus agréable qu'en début de matinée. On pouvait s'y baigner sans avoir besoin de la goûter du bout du pied. Malone lui, se déplaçait telle une poirdine, remuant ses petites pattes comme s'il courait dans l'herbe, à chasser les papillons qui recouvraient les fleurs du parc alentour. Ses prunelles rieuses laissaient apparaître la joie que lui procurait cette baignade impromptue et il s'en régalait, sous le regard amusé et attendri de sa mère.

Après un long moment de baignade, Cally avait fini par ressortir de l'eau en jetant un dernier coup d'oeil à son fils, engoncé dans ses petits brassards. Puis, elle avait retiré son pantalon devenu trop encombrant et l'avait déposé à côté de celui de son ami pour le faire sécher au soleil. Elle avait attrapé une bouteille d'eau restée au frais du feuillage puis l'avait apportée avec elle, pour que tout le monde puisse se rafraîchir. Après en avoir bu une gorgée, elle avait tendu la bouteille à Raphaël puis s'était assise sur les galets, jambes allongées dans l'eau, en faisant coucou de la main au woltarion hilare, à quelques mètres de là.

Tu comptes rester combien de temps à Begy, au juste? Parce que si c?est trop longtemps, on va s?ennuyer, moi et petit Malone, tu sais ? Avait-elle demandé, soucieuse de se voir bientôt privée de son compagnon de voyage.

La baignade avait duré longtemps, bien assez pour épuiser petit Malone ; mais le petit garçon, malgré son museau froid et ses mouvements de plus en plus lents à cause de la fatigue, refusait de sortir de l'eau. Aussi les deux adultes s'installèrent-ils sur la berge afin de pouvoir discuter et le surveiller en même temps. Raphaël se rafraîchit avant de répondre.

Je serai vite revenu, tu verras... Tu n'auras même pas le temps de remarquer mon absence., dit-il avec un clin d'oeil. Il y a beaucoup de choses qui me retiennent à Vésén... ce sont surtout des choses affectives. Je crois que j'aimerais m'établir à Vésén, je veux dire, de manière permanente, et seulement visiter Setia ou Tropico durant les vacances. Surtout Tropico, en fait. dit-il en souriant, songeant à l'île accueillante et à ses paysages paradisiaques. Je ne me suis jamais lancé sérieusement dans l'exploitation des mines, dans les raffineries de spidonium, peut-être que je devrais m'y mettre. Ou reprendre mes études, je ne sais pas bien encore, mais puisque je ne peux pas travailler en tant que chercheur à Vésén, il va bien falloir que je trouve de quoi occuper mon temps. Il réfléchissait tout haut, pensif. Il y aurait matière pourtant à développer un laboratoire à Vésén. Quand je pense à toute la faune, la flore, les maladies qui n'affectent que les habitants du désert... Ce serait tout un monde à explorer. Il rencontra le regard de la jeune femme et sourit. Enfin, voilà mes projets immédiats. Mais tu peux être sûre que je ne louperai pas le moment où petit Malone prendra son indépendance.

[HRP : je ne me sens plus extrêmement motivée pour ce RP, ils sont passés par tellement d'endroits depuis ! xD
On pourrait peut-être le clore et en commencer un autre à Vésén, qu'en dis-tu ? ]

Cally Bornéo a écrit:

Leurs vêtements étendus sur l'herbe avaient eu tout le temps de sécher. Tout en écoutant son ami au pelage bleu, Cally s'était redressée pour attraper leurs habits durcis par l'air chaud de l'après-midi, et les avaient secoués en riant, alors que de petites herbes s'envolaient autour d'eux. Malone lui, commençait à chouiner en tapant du plat de la main dans l'eau douce. Alertée, la jeune mère tendit son bras pour tendre le pantalon sec à Raphaël tout en attirant petit Malone sur la berge. Une fois les manchons retirés et dégonflés, elle l'avait tendrement enroulé dans une grande serviette et tandis qu'elle le séchait, regarda son ami, l'air souriant.

Ce sont de beaux projets que tu as là, Raphaël et si ton souhait est de rester à Vésén pour t'y installer définitivement, alors c'est un choix pour lequel je ne peux que t'encourager. A vrai dire, le seul problème que tu vas rencontrer en voulant créer un laboratoire dans le désert, c'est que les produits, les plantes nécessaires aux potions que nous utilisons, sont extrêmement chers. Setia est un endroit plus approprié pour ce faire. Moi j'ai tout laissé ici et je reviens souvent pour récolter mes serres et préparer de nouvelles potions à emporter à Vésén. Avoir ses propres plantes, c'est aussi un bon moyen de garder contact avec la nature tout en profitant d'un peu de changement. Dit-elle en songeant à toutes les difficultés qu'il rencontrerait en se faisant alchimiste à Vésén. Au moins, pour toi qui aime tant la nature et crapahuter partout, tu pourras effectivement repartir à la cueillette, que ce soit de champignons ou de plantes médicinales. C'est un joli challenge !

L'après-midi était passé très vite, bien trop vite au goût de Cally mais au moins, tous trois avaient pu partager un bon moment, entre leur petite escapade en barque, leur pique-nique et leur baignade imprévue. Le soleil commençait à décliner et il était temps d'y aller. Le panier à pique-nique et leurs affaires avaient été rangées dans la barque puis, ils étaient repartis en direction de la cité. A peine installé dans son couffin, Malone s'était endormi, bercé par les mouvements de l'eau et une fois qu'ils eurent rejoints le débarcadère, le trio avait regagné le centre-ville où ils s'étaient séparés pour regagner leurs demeures, éloignées de quelques rues seulement. En se disant au-revoir, ils s'étaient promis de se revoir très bientôt, une fois de retour dans leur désert. FIN

[hrp: Oulààà, j?ai tué la légèreté en le bouclant de la sorte... pardon pour ça ]