Akira Sath + Ellen de Pern

Les yeux du mâle brillaient d'agressivité ; ses yeux exorbités, cernés de rouge, paraissaient sur le point de sortir de leur orbite. Akira s'efforça de ne pas reculer d'un pas, mais le gentil garçon en lui avait peur. Il n'avait jamais été du genre à chercher la bagarre. Cependant, la jeune femme avait saisi sa patte, il ne pouvait pas reculer : il ne devait pas reculer. Le Woltarien bleu s'efforça de soutenir le regard du dangereux mâle... qui grogna comme une bête avant de s'éloigner. Akira sentit tout son corps se relâcher de soulagement.

Puis il se rappela qu'une jeune femme était au bout de sa patte lorsque celle-ci fut lâchée. Il se retourna à demi et croisa alors son regard.

L'une des plus belles femmes qu'il eut connue lui faisait face. Son pelage était bleu comme le sien, d'un bleu plus doux, plus tendre. On lisait dans ses yeux une infinie tristesse ainsi qu'une certaine forme de renoncement ; mais dans le même temps, le soulagement faisait scintiller ses prunelles de reconnaissance. Akira resta bouche bée.

- Merci... Je...plus de peur que de mal. Je vais bien. Enfin je pense.

Sa bouche était tout d'un coup très sèche et il eut soudain peur de prendre la parole. Il opina de la tête maladroitement.

- C'est sans doute trop vous en demander mais, sauriez-vous comment sortir du Labyrinthe ? Je me suis perdue. Les femmes et le sens de l'orientation...

Akira sourit et prit une grande inspiration. Ça, il se sentait capable de l'accomplir. Inspirant silencieusement, il ouvrit la bouche :

- Je ne connais pas du tout ce quartier, mais je pense que nous ne sommes pas trop loin d'une rue passante. On peut s'y rendre ensemble, si vous voulez, nous vous appellerons un taxi.

Il se força à tourner la tête, comme pour surveiller les environs. Son coeur battait beaucoup trop vite. La jeune femme avait vraiment quelque chose de spécial. Ou bien peut-être était-elle juste très jolie...

l ne connaissait pas le quartier ; ce qui expliquait en partie pourquoi il l'aidait. Il ne faisait pas partie de ces gens étranges et désoeuvrées qui peuplaient ces sombres ruelles.

Mais même s'il ne connaissait pas le quartier, il semblait savoir les sortir de cet endroit mal-famé de la ville. Plus jamais elle ne remettrait les pattes dans le Labyrinthe. Jamais. C'était une promesse qu'elle se faisait à elle-même.

Une rue passante pas loin ? Hum... comment lui dire que c'est ce qu'elle cherchait depuis une dizaine de minutes déjà ? Mais le Labyrinthe portait bien son nom. Elle s'était aventurée dans des ruelles qu'elle ne connaissait pas, et avait fini par en perdre son chemin.

Enfin, au moins cette fois-ci elle était en charmante compagnie. Alors même si ils se perdaient tous les deux, comme elle l'avait fait toute seule, et personne n'oserait venir les embêter s'ils étaient à deux, si ? Ellen l'espérait en tout cas.

-J'espère que vous trouverez le chemin, plus vite que moi dans ce cas. Merci de m'aider en tout cas. C'est vraiment gentil.

Ellen sourit doucement, son regard aux profondeurs anciennes crochetant celui du mâle.

-Je vous suis ! Au fait, je m'appelle Ellen.

[HRP : ouuuf on peut enfin reprendre ce RP ! Désolée de l'attente. o_o
D'ailleurs j'avoue que la suite ne m'inspire pas trop, Akira ne traîne en effet pas trop dans ce genre de milieu... Je te laisse un peu le champ libre si tu veux le continuer ou le terminer/en commencer un autre ! ]

- Je vous suis ! Au fait, je m'appelle Ellen. Elle lui décocha un regard mystérieux, intriguant, intrigué. Akira prit une nouvelle respiration.

- Ellen... moi, c'est Akira. Elle le regardait, il la regarda, le temps s'arrêta. Une seconde... quatre. Il se secoua. Se racla la gorge. Hum, marchons. Cet endroit ne me dit rien qui vaille. Il repensa aux Woltariennes qui agitaient leur pelage dénudé dans la rue qu'ils venaient de quitter et rougit violemment, ce qui passait heureusement assez inaperçu dans l'obscurité. C'est-à-dire que... Je me suis perdu.

Il s'apprêtait à lui expliquer qu'il aimait se balader la nuit dans Setia, ville qui retrouvait alors tout son charme par rapport à la ville surpeuplée qu'elle était le jour ; mais il ne voulait pas monopoliser la discussion, et il voulait en savoir plus sur la jeune femme. Ou tout du moins, l'écouter encore un peu parler. Tout en échangeant, en marchant plus ou moins au hasard, les deux Woltariens quittaient le dédale des petites rues et se rapprochaient lentement d'une artère plus fréquentée.